Restauration d'un ukulélé Kalohas and Co des années 20

L'étiquette d'identification au centre de la rosace.


Cet été,  je me suis mis au ukulélé et me suis vraiment pris de passion pour ce petit instrument, léger, facilement transportable et au registre plutôt large malgré ce que l'on pourrait croire. J'ai trouvé ce ukulélé datant des années 20 dans un état nécessitant quelques travaux.
C'est l'occasion de combiner mes passions des instruments anciens et leur restauration.

C'est un ukulélé Kalohas & Co, ils ont été fabriqués par Gretsch dans les années 20 (les mécaniques sont d'ailleurs des Grover équipant les ukulélés Martin de la même époque ).

La plupart ont donc été réalisés à New York, mais à priori, quelques exemplaires l'ont été à Hawaï. L'étiquette de la rosace (voir ci dessus ) pourrait laisser croire le contraire.  C'est pour cela qu'un logo spécifique fut créé pour identifier les ukulélés originaires d'Hawaï : le tabu. 

Le logo TABU, identifiant les ukulélés hawaïens
C'est un soprano en acajou massif, de très bonne facture, j'ai hâte de le jouer, la table est plutôt fine.

Le ukulélé lors de son achat :


Vue de face, la structure globale est bonne.



Les cordes sont à changer et l'on aperçoit des craquelures sur la table. 

Détail d'une craquelure. 










Le plus gros des dégâts,  une fente sur l'éclisse. 


C'est le plus impressionnant mais c'est une simple fente  qui a du se produire à  cause de mauvaises conditions de stockage, ce n'est pas un choc qui l'a provoquée.  Un simple collage et serrage corrigera ce problème.  


Autres détail  de craquelure. 







Début de fente non traversante sur l'autre côté de l'éclisse.

Les mécaniques à friction Grover des années 20, il en manque une pour la restauration. 



La tête dans son jus, crasse mais rien d'autre.



La touche est bien encrassée aussi, nettoyage en perspective. 


Autre fente sur la table.




Le dos est nickel, le manche est bien en place.

Afin de le restaurer, j'ai fabriqué un jeu de serre-joints avec des morceaux de bois, recouvert d'un "caoutchouc" d'un côté et reliés par une tige filetée avec écrou à oreille.

Tranche du uke avec les serre-joints "maison".

Sous presse.

















Après une bonne heure sous contrainte, le collage à la Titebond fait son oeuvre. Je défaits alors les serre-joints et 48 heures plus tard je peux décrasser le uke : Nettoyage à la laine d'acier 000, puis pâte à polir et lustrage au chiffon.
Les mécaniques subissent le même sort après démontage.

L'acajou est plutôt sombre, il a vraiment une belle teinte chaude. Les réparations restent légèrement visible mais le ukulélé est maintenant stabilisé et jouable.
Il me reste à retrouver une mécanique identique à ses soeurs.

Après  quelques semaines de recherche, j'ai fini par trouver un modèle quasi identique mais dans un état plus dégradé mais avec les mécaniques identiques et un étui d'époque, de quoi terminer la restauration.

Un kaholas des années 20 avec son étui. 













L'étui demande aussi un peu de travail pour sa remise en état.




Les mécaniques grover identiques à mon modèle. 



Il manque carrément du bois, l'éclisse est à refaire complètement. 















Voici le Ukulélé enfin finit, ça sonne.... c'est doux, moelleux, un vrai régal,  je ne regrette pas le temps investi.


Voici le Kaholas dans son étui d'époque (année 20).
L'étui d'époque.










Vue de dos on voit les mécaniques.

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